samedi 20 juin 2009

• Envie • Jalousie • Avidité


Il y a trois émotions qui interfèrent dans notre sentiment amoureux et qui nous produisent la sensation d'être assujettis, particulièrement l'avidité, qui est celle qui nous maintient attachés, unis pathologiquement à ce que nous aimons. Les trois émotions sont : • Envie • Jalousie • Avidité.

Pour comprendre la dynamique de l'amour « visqueux » ou de l'amour prison, il est nécessaire de comprendre que ce n'est pas la même chose « avoir » que « posséder ».

Posséder. Quand tu penses que tu possèdes quelque chose tu fais face à un conflit psychologique, sans que tu le saches, « ce que tu possèdes, te possède ». Au moment où tu possèdes « quelque chose », ce qui est possédé te possède. C’est à dire que tu ne peux pas t’en passer. Quand tu perds ce que tu possèdes, tu t’écroules, tu ressens un grand vide, la sensation de perte t'inonde, te déborde. Quand tu obtiens quelque chose par le désir de posséder, tu montres ce que tu possèdes, et quand tu le perds tu ressens un grand manque et une nécessité de le posséder à nouveau.

Avoir. Ce n’est pas la même chose quand tu as quelque chose. Quand tu as quelque chose, il n'existe pas surévaluation de ce que tu possèdes, tu sais que tu peux t’en passer même si tu ressens de la douleur mais tu ne ressentiras pas un sentiment insupportable de perte. Par exemple ce n'est pas la même chose de posséder une voiture que d’avoir une voiture. En ayant la sensation de posséder, ce que tu possèdes vient faire partie de toi, de ton image, de ton identité et jusqu'à de ton fonctionnement : je ne pourrais pas vivre sans ma voiture! La voiture te possède déjà. En commençant à adorer à ta voiture, tu commences à t'adorer parce que tu possèdes cette voiture.

C’est seulement cela, tu as quelque chose, mais elle ne fait pas partie de toi, il n'existe réellement pas une surestimation de cet objet par rapport à toi même, par conséquent tu peux t’en passer. C’est Évident qu'il peut élever ton estime par l'effort que tu as fait pour l'obtenir, mais dans ce cas ton estime augmente non pas par l'objet en lui-même, mais par ta capacité de réalisation, par la confiance en toi même, et ta confiance a augmenté alors non pas par un objet extérieur, mais par une action intérieure. Si tu perds cette voiture ton estime ne retombe car ta confiance est déposée en toi-même et non pas dans un objet.

Quand tu possèdes quelque chose, tu en jouis, mais en souffrant ou en faisant souffrir, quand tu as quelque chose tu en jouis sans souffrir et sans faire souffrir. « En vérité ta vie est très difficile si elle est basé dans ce que tu possèdes et non dans ce que tu as et surtout dans ce que tu es ».

Maintenant tu peux comprendre pourquoi beaucoup de personnes qui ont perdu ce qu'elles possédaient sont arrivées au suicide, parce que leur image était détruite. Quand tu ne peux pas être heureux avec ce que tu as ou ce que tu as ne te donne pas le bonheur, tu es juste dans la brèche pour que pousse l'envie et l'avidité.

Ce n'est pas la même chose de sentir, penser et dire : « j'ai » un fiancé, que « je possède » un fiancé. Souvent, lorsque l’on dit « j’ai un fiancé », la sensation est de « posséder un fiancé ou fiancée », selon le cas. Pas bon… « Tu es socialement ce que tu fais, mais tu es psychologiquement et spirituellement ce que tu ressens et penses »

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mercredi 17 juin 2009

Amour prison

Pourquoi continue-t-on à aimer des personnes qui nous rendent la vie difficile ? Pourquoi aimer des personnes qui nous font sentir assujettis, esclaves ? Je me réfère à ce type d'amour qui nous fait souffrir et dont nous ne pouvons pas nous libérer. A quel moment nous rendons-nous compte que nous sommes complètement attachés et esclaves de la personne que nous aimons?

La réponse est : quand nous faisons face à la possibilité de perdre notre objet d'amour, quand nous nous verrons devant la possibilité de nous en séparer, quand nous penserons vaguement que l’autre peut nous laisser et nous ne voulons pas qu'il nous laisse, quand nous commencerons à penser que notre être aimé ne nous aime pas… Quand pour la première fois, objectivement, nous penserons qu’il nous fait du mal et il est nécessaire de nous en séparer, de nous en éloigner pour toujours et le seul fait de le penser nous fait sentir malades.

Dans la consultation de tout psychothérapeute, il est commun d'écouter les confessions suivantes : je suis avec quelqu’un qui me fait beaucoup de mal et je ne sais pas comment m’en libérer. Je sais qu’il me fait du mal mais aussi qu’il m’aime beaucoup. Bien que je sache qu’il me fait du mal, je ne me vois pas trouver quelqu'un qui m’aime comme lui. Sans elle (il) je ne veux pas vivre, bien que je sache qu’avec elle (il), ce n'est pas une vie. Il m'a déjà dit qu'il ne m’aime pas, mais je ne le crois pas . Il m'a déjà dit qu'il ne m’aime pas, mais il le dit pour me faire souffrir car je sais qu’il m’aime. Je sais qu'il ne va jamais trouver personne comme moi. Je sais qu’il va souffrir s’il me laisse et ensuite il va retourner avec moi, je vais l’attendre. C'est la seule personne qui me fait sentir bien. Il m'a dit que jamais je ne vais trouver quelqu'un comme lui, et je sais que c’est vrai. Je ne sais pas pourquoi il l me fait souffrir s'il sait que je l’aime. Je suis sûre qu'il va changer et il ne va plus me maltraiter. Il a dit qu'il va s’en aller mais je sais que c’est seulement pour me faire peur… s'il me laisse je ne sais pas ce que je ferais...

On pourrait continuer longtemps avec beaucoup de phrases comme ça qui ont toutes le même fond, c'est-à-dire la sensation de ligotage aux êtres que nous aimons, l'impossibilité de le laisser même si nous savons qu'il ne nous aime pas ou qu’il nous aime d'une manière qui en même temps nous fait souffrir . Généralement quand une personne se trouve dans cette situation conflictuelle affectueuse, nous pouvons découvrir ce qui suit :

• La personne amoureuse souhaite que l'objet d'amour l’aime lui (elle).
• Il veut être quelqu'un d’important dans la vie de l'autre personne
• La personne amoureuse trouve des comportements dans l'autre qui ne le satisfont pas mais qu’elle essaye d’ignorer pour ne pas le perdre.
• Elle a un plaisir immédiat en étant avec l’autre et en même temps tristesse si elle ne l'a pas.
• Quand ils sont séparés, elle ressent de la préoccupation, de la crainte.
• Elle a la croyance ferme qui sans l’autre elle ne pourra jamais être heureuse.

Dans le sentiment amoureux non pathologique il existe une acceptation de l'autre comme il est. Il n'existe pas de conditions pour être aimé ou pour aimer. Quand il cessera de nous aimer nous combattons pour le retenir, mais si effectivement il a cessé de nous aimer, nous le laissons, nous ne le retenons pas, il nous laissera une blessure affective, qui cicatrisera. Notre capacité d'aimer est intacte et nous croyons que sommes capables d'aimer et d'être aimés à nouveau par d'autres.

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